A l'école autrefois, garçons et filles étaient séparés : un maître pour les uns, une maîtresse pour les autres...
A l'école autrefois, les rangs dans la cour étaient bien formés dès que la cloche sonnait, puis on entrait dans le calme et le silence, les petits devant, les grands derrière. La classe sentait la cire, la craie, l'encaustique. Les blouses grises étaient enfilés par-dessus les vêtements de la semaine, les godillots mis à sécher sous le poils fumant qu'un grand avait allumé en arrivant, tandis que l'on posait dessus les gamelles pour le repas chaud du midi.
La date et la morale du jour avaient été écrites par la main assurée du maître, en pleins et en déliés.
Les heures s'égrenaient au rythme de la morale, des calculs au boulier ou sur l'ardoise, des lignes d'écriture à l'encre violette, des dictées, des "rédac'" pour le certif'.
A la sonnerie de la cloche, tout ce petit monde s'éparpillait dans la cour, qui pour jouer aux billes et récolter un beau calot, qui pour jouer aux osselets, à la marelle, à chat...
Un brin de nostalgie, certes, mais point de regret de cette école qui était aussi celle des bonnets d'ânes et des coups de règle sur les doigts, celle où l'on faisait (parfois) fit des difficultés de l'élève, pour ne voir en lui qu'un cancre, qu'un sot, et où l'on pensait qu'il suffisait d'être attentif et travailleur pour être un bon élève...
C'était aussi cette école qui embarrassait bien des parents en milieu rural, obligés d'instruire un enfant qui n'avait pour seul avenir que de reprendre la ferme parentale et qui, quand il était assis sur les bancs de l'école, ne venait pas apporter son écot aux champs....
Mais que j'aime une certaine idée de l'école tout de même !!! Que j'aime ces odeurs d'autrefois, ces objets pleins d'histoires, ces rêves véhiculés par une éducation enfin possible pour tous, cet ascenseur social qui fonctionnait certes mal, mais pas moins bien que maintenant !
C'est ce que je vais tenter de partager avec mes élèves demain au musée de l'école : ils vont revivre demain une vraie journée de classe comme autrefois, avec les mêmes leçons, les mêmes outils, les mêmes objets, les mêmes règles, punitions (adoucies) et récompenses.
Nous avons demandé aux familles d'essayer dans la mesure du possible de jouer le jeu avec des tenues vestimentaires le plus proche possible de cette époque : jupes pour les filles, cheveux tressés, pas de pulls en polaire, éviter les baskets...
Alors ma collègue et moi avons aussi décidé de jouer le jeu ! Mais pas facile de trouver de quoi se vêtir, d'autant que nous allons traverser les époques de 1880 à 1950...
Voici une partie de ma tenue pour demain :
Au départ je cherchais une tenue plutôt "paysanne", mais n'ayant rien trouvé, ce sera plutôt "bourgeois" avec, pour commencer une broche chinée ce matin :
Elle viendra orner le plastron de ce magnifique chemisier ancien chiné hier et auquel il lanque un petit bouton en nacre :
Par-dessus, une petite veste noire cintrée, et un petit châle cache-épaule que je n'ai pas pris en photo car ils sèchent encore.
Il me fallait aussi pour terminer ma parure un couvre-chef. Le voici :
Au bras, il me fallait aussi un petit sac, déniché hier également :
Il est en tricot, entièrement doublé de satin rouge. Voici le fermoir de plus près :
La main qui tiendra ce sac sera gantée ! Oui madame !
Dans le petit sac, un petit porte-monnaie. OK, pas franchement nécessaire, mais là c'est le petit plus personnel dont j'avais très envie depuis longtemps...
Et voilà la panoplie est complète ! Pour la jupe, j'ai trouvé une longue jupe en panne de velours noire, quant aux chaussures j'ai au fond de mon placard une paire d'escarpins basiques noirs qui feront très bien l'affaire !
Dès demain soir je vous ferai un petit compte-rendu de notre journée, et je vous montrerai peut-être, si vous êtes sages, une photo de moi habillée.
Pour mes autres trouvailles de ce week-end et pour vous montrer mon panier pique-nique, il vous faudra encore un peu de patience...
Bonne semaine à tous !